Bien le bonjour compagnons, voici enfin que je rejoins cette aimable assemblée de joyeux causeurs, gentes dames et vilains drôles!!!
Je me présente pour ceux qui ne me connaissent point : Bohémond de Sangil, chevalier sans grande fortune mais non point sans honneur!!
J'aurais mis le temps, mais que voulez-vous mes doux sires, la Terre Sainte ce n'est pas la porte à côté, or voilà donc pas qu'ayant accompli quelques génuflexions bien salutaires et occis quelques païens adorateurs de Mahomet, belliqueux et hostiles qui pullullent dans ces contrées, je fus pris par un mal du pays de la plus grande force qui m'amena à prendre la mer à bord d'une de ces nefs gênoises dont les avaricieux capitaines font payer fort cher l'incomparable privilège d'abominables flux de ventre!! Tout Normand que je sois, l'eau n'est pas mon élément, ni pour naviguer, ni pour boire, encore que jamais je ne crus tant en manquer qu'à la poursuite d'une bande de pillards Sarrasins dans les environs du fleuve que l'on nomme Jourdain!!! Quelle soif mes amis!!
Je reviens à mon récit, je vous vois impatients d'ouïr les raisons d'une si grande langueur!! Les flux de ventre donc, une abomination digne des méfaits d'un maître-queue que je connus tantôt et dont la réputation des plats fait fuir les plus endurcis!!!!
Je ne fus pas fâché quand enfin le maudit navire me laissa débarquer dans le port de Brindes, heureux qu'aucune nef de guerre vénitienne n'ait croisé notre route, tant il est vrai que Gênes n'a pas que des alliés dans ces régions méridionales.
C'est sans le moindre denier ou besant, tout au plus quelques menues monnaies de cuivre ou de bronze que je me retrouvais au sud de la péninsule italienne, un de ces perfides Grecs m'ayant démontré toute la ruse de son espèce en jouant aux dés et autres distractions fort onéreuses pendant la traversée. Je fus tenté de passer le Byzantin par-dessus le bastinguage, mais ce Schismatique bénéficiait pour mon malheur de la protection du capitaine et l'ayant rossé copieusement pour prix de sa fourberie je fus débarqué dans le premier port venu, échappant de peu de passer moi-même par dessus bord!!
Je pris donc, accompagné encore à cette époque du simple Bernardin, mon fidèle valet, le ventre toujours vide mais la lame toujours vive, le chemin du nord, vers cette Rome dont on m'avait aussi vanté les églises et les filles de joies!! Je traversais des contrées agitées par la guerre, et j'eus d'ailleurs en cette occasion une piquante aventure....
Tiens qu'ouïs-je, les bons moines apportent la soupe, compagnons il n'est plus temps de conter, même le plus héroïque des combats, je reprendrais plus tard.... Olà Mon gras moinillon amène donc ta panse et surtout ta marmite par ici!!.....